mercredi 12 septembre 2012

Bien choisir ses ingrédients

En cosmétique HM, et de manière générale, la qualité des matières premières est la pierre angulaire d'un bon produit !

Pour faire son choix, il faut bien lire les spécifications du fournisseur, et ne pas hésiter à les demander si elles sont insuffisantes...

Quelques points pour bien choisir (avec des exemples) :

  • la vitamine E : existe en deux "qualités" (synthétique ou naturelle, et là c'est affaire de choix... à noter que la version naturelle est évidemment plus chère). On la retrouve chez un certain nombre de fournisseurs, à des concentrations très variables (pas toujours accessibles à première vue). Ces concentrations allant de 0,25% à 70%. Si les moins concentrées attirent par leur prix très accessible, ça revient tout de même à obtenir 280 fois moins de vitamine E pour un rapport de prix qui ne suit pas !


  • l'acide hyaluronique : en fait d'acide, on trouve son sel sodique (sodium hyaluronate). Version poudre vs version liquide/gel.... Le gel est généralement vendu en 10ml au double du prix constaté pour 1g de poudre. Mais ce gel est concentré à 0,1% --> le flacon de 10ml contient approximativement 0,01g (employé dans une crème à 1%, on n'introduit en réalité que 0,001g, quantité négligeable ! ). Pour une même quantité de hyaluronate de sodium, il faut payer 200 fois plus cher que la version poudre ! De plus, pour celles qui trouvent l'usage du gel plus aisé, il suffit pour reproduire le gel du commerce d'employer 0,01g de poudre pour 9,99g d'eau déminéralisée ou distillée... laisser le hyaluronate s'hydrater, puis agiter pour homogénéiser et enfin mettre en flacon stérilisé (avec 1g de poudre, on peut produire de cette manière 1L de gel tel qu'il est vendu ! ). C'est vrai pour bien des produits, il faut retenir que lorsqu'un même actif existe dans ces deux versions (liquide / poudre, en général il faut privilégier la poudre pour le prix ainsi que pour la conservation prolongée)


  • Protéines de soie : idem, la version poudre est plus concentrée (donc rapport qualité prix plus intéressant). Même si la poudre dans ce cas n'est pas à 100% des protéines de soie hydrolysées. Pour une utilisation dans les savons, préférer la soie 100%, elle est moins chère et sera hydrolysée dans la lessive de soude (/potasse). A noter que ces "protéines hydrolysées" sont généralement obtenues à partir de chutes de l'industrie textile... il peut être économique d'en faire de même ! (la version liquide contient du sel - chlorure de sodium... mais on peut aussi bien remplacer l'ac chlorhydrique par d'autres acides, citrique par exp)


  • Les macérations / extraits glycérinés : que ce soit sur huile, ou pour les extraits glycérinés, quand on peut se procurer les plantes (herboristerie, jardin, cueillette), c'est toujours plus intéressant. Pour le prix bien entendu mais aussi pour la concentration / rapport d'extraction qui sont parfois négligeables. Les labos de production de ce type d'extraits en proposent souvent différentes qualités (concentrations), pour les moins dosée, ils mettent en avant qu'ils permettent de revendiquer l'emploi d'un produit naturel et axer son argumentaire de vente autour de ce point (greenwashing ?! ). Ces mêmes labos fournissent aussi bien l'industrie cosmétique que les fournisseurs "tambouilleuses". L'exemple de l'huile de carotte - le plus souvent sur support huile de tournesol (l'une des moins chères) est parlant et s'applique aussi bien à d'autres produits. Il suffit de choisir une huile (qui convienne à votre peau, bio si vous pouvez) et d'y mettre à macérer des rondelles de carottes (bio aussi :) )... un produit de qualité à moindre coût !


  • Les DLU : En cherchant des fournisseurs pour ma boutique, je me suis heurtée à un pb auquel je ne m'attendais pas. Certains ne font pas figurer de DLU (ou n'ont pas les fiches d'analyses des produits). Si ça m'a facilité le tri, j'ai également appris que les dates limites étaient données à titre indicatif --> une analyse qui donne un résultat conforme prolonge la date initiale d'un an (6 mois pour des produits plus sensibles) . A échéance, il suffit de faire une nouvelle analyse, si les conditions de stockage et les résultats le permettent, on prolonge ! Ca signifie qu'un produit acheté avec une DLU donné peut être vendu après cette échéance, avec une nouvelle date. Ca veut dire que si les conditions de stockage et d'hygiène sont respectées, on peut employer ces produits après que la dlu soit passée. Notez tout de même que le risque n'est pas à prendre pour des produits sensibles (généralement sous forme aqueuse) mais que ça parait évident pour les sels (mer morte ou autre) qui sont plus que stables ;)

Bon je vais m’arrêter avant d'en faire un vrai pavé ! :D